Arrêtons d’accepter l’invasion de la technologie et de la messagerie dans nos vies dès notre réveil. Smartphones, tablettes, téléphone,… sans parler des montres connectées (et autres outils encore à inventer) remplissent nos vies et il devient routinier de les utiliser dès que nous avons un moment de libre et même trop souvent dans une réunion qui s’éternise.
Les conséquences
Le temps libre se transforme en vide que nous ne supportons plus. Notre esprit n’a plus le temps de se concentrer entre 2 interruptions. Nous craignons l’absence de sollicitations : « suis-je toujours dans la boucle ? », « pourquoi untel ne m’a pas encore répondu ? ».
La véritable écoute et la présence pleine et entière à l’autre sont également de plus en plus rares.
Les emails deviennent un fardeau et sont cités unanimement par les cadres comme un « voleur de temps » en formation sur la gestion du temps. Pire, c’est un facteur d’inefficacité professionnelle : il faut 1 minute pour retrouver le fil de ses pensées après une interruption par email, une personne qui vérifie ses emails toutes les 5 minutes perd 8,5h/semaine à se demander ce qu’elle faisait un instant plus tôt ! (étude du Dr Thomas Jackson à l’université de Loughborough, UK rapportée dans la brochure « Zéro email » d’Atos).
STOP… DEBRANCHONS ! Il est temps de réagir et de se couper de ces comportements « addictifs ».
Comment faire ?
Voici quelques pistes issues de mon expérience et lectures en gardant à l’esprit qu’ «on ne se débarrasse pas d’une habitude en la jetant par la fenêtre mais on lui fait descendre les escaliers marche après marche ». Mark Twain.
- Décidez une fois pour toutes de ne pas commencer votre journée par la lecture de vos emails et de vos fils d’informations.
- Ecrivez vos 2/3 tâches les plus importantes du jour en démarrant votre journée ou la veille au soir. Certains auteurs préconisent même de se limiter à 1 seule tâche !
- Rendez vos emails moins faciles d’accès : enlever les pop-ups, sonneries et autres notifications et décidez de les consulter uniquement 2 à 5 fois par jour (ce chiffre va varier suivant les domaines d’activités de chacun).
- Laissez vos appareils portables dans un sac en rentrant chez vous par exemple, il vous faudra un effort supplémentaire pour les atteindre, la tentation sera donc moindre.
- Sensibilisez vos interlocuteurs au fait qu’un email n’est pas un moyen d’avoir une réponse immédiate… et annoncez-leur la date à laquelle vous leur répondrez (cela évitera qu’ils vous interrompent avec un coup de téléphone pour savoir si vous avez bien reçu leur email !).
- Osez les messages d’absence et les répondeurs dans les moments de travail de fond et d’échange avec vos interlocuteurs.
- Soyez attentifs à ce qui déclenche votre envie de consulter vos messages, vos fils d’actualités sur vos réseaux préférés, ou des sites d’information : cela vient-il d’un moment d’ennui, fuyez-vous une tâche que vous n’aimez pas réaliser, quelqu’un vous a-t-il énervé ? Une fois l’élément déclencheur détecté, essayez d’y résister et si vous y arrivez, offrez-vous une récompense.
- Passez des vacances ou des week-ends dans des lieux sans Wifi (pendant des années Steve Jobs et d’autres patrons d’entreprise de technologies ont passé leurs vacances dans des bungalows sans électricité).
- Partez vous promener dans la nature sans aucun appareil.
- Utilisez ou ressortez votre carnet de notes et un stylo pour réfléchir, pour poser vos idées ou faire le point sur vos actions. Pour les adeptes du Mind Mapping, utilisez sans modération cette technique avec des crayons et feutres de couleur : apaisement et focalisation garanties.
- Lisez des ouvrages ou des blogs (ils sont nombreux) consacrés à cette thématique : je vous recommande en particulier l’ouvrage « Pause » de Susan Maushart expérience totale d’absence de connexions que la journaliste a imposé à ses 3 ados pendant 6 mois, ou encore « Focus » de Leo Babauta. Timothy Ferriss dans son ouvrage au titre provocateur « La semaine de 4 heures » préconise en cas de surcharge totale de se déclarer « en faillite de mails ».
En conclusion, gagnons du temps pour nous, reprenons contact avec l’essentiel dans nos métiers, retrouvons le plaisir des échanges directs et concentrons-nous sur nos vraies priorités sans nous laisser envahir par toutes ces bestioles électroniques utiles mais parasites. Rappelons-nous avec Pierre Dac qu’« aucune police n’est capable de rattraper le temps qui s’enfuit. »